Très agréable lecture de Fiction #1 par Régis Tytgat que nous remercions infiniment pour avoir pris le temps d’écrire une bien belle appréciation. C’est un plaisir de découvrir une chronique aussi enthousiaste pour les nouvelles, pour les articles, et qui encourage fermement à lire notre magazine périodique (le prochain numéro bientôt !).

« Fiction pour un sexagénaire féru de SF, c’est une madeleine. Je l’avais découverte avec le n°200. C’est l’illustration de Siudmak qui m’avait attiré. A l’intérieur, des textes de Sturgeon, Jack Vance, Jean-Pierre Andrevon, Daniel Walther, Harlan Ellison… Vous parlez d’un choc. Et puis il y avait les critiques de livre, les polémiques sans fin et le tragique courrier des lecteurs. Je suis devenu très vite accroc et j’ai continué quasiment jusqu’au terme. Avec les rubriques qui m’alléchaient et les auteurs que je découvrais. C’est peu de dire que cette revue a construit la culture de milliers de fans de SF de plusieurs générations ; Un forum avant même l’apparition d’Internet ; et elle a disparu ensuite tout doucement. Regrets éternels. Foutus nineties !
Puis vînt une première tentative de renouveau en 2006. Malgré les lazzis de certains, Julian Bétan et quelques autres assistés des Moutons électriques nous envoyèrent quelques pépites. Cela prenait la forme d’une anthologie semestrielle. Une vraie réussite, hélas trop vite arrêtée !

Cette fois c’est Christine Luce qui s’y colle. Et Le logo qui évoque les tous premiers numéros de la première formule porte en sous-titre « L’imaginaire Radical ».
Disons tout de suite que au seul vu des nouvelles , la promesse est tenue !
« Le petit calmar» du trop rare Michel Pagel est une petite merveille. Le talent de conteur de l’auteur est à l’œuvre dans cette histoire où l’on retrouve des échos de « La Comédie Inhumaine ».
« Lucky» de Vincent Mondiot est la meilleure surprise de numéro. Plus je découvre les textes de cet auteur, plus j’aime… Déjà le Rosny de 2021?
Un revenant ensuite…
« Bras de fer » du beaucoup trop rare Kriss Vilà. Une fable grinçante, drôle et pleine de suspens. J’ai adoré la lire et la relire.

« Nautilus somniens » de Élodie Denis nous emmène vers les rives du fantastique et d’une énigme historique liée à L’épidémie (? !!) de peste de Marseille de 1720. Un texte haletant, et une vraie réussite de cette autrice que je ne connaissais pas.
Thomas Geha nous propose un texte très original que seule une revue pouvait soumettre à ses lecteurs. Il s’agît d’un long poème en vers libres. Nouvelle ? Littérature expérimentale comme Harlan Ellison nous avait gratifié il y a longtemps ? Honnêtement, je ne sais pas. Mais en revanche le texte rentre en plein dans «L’imaginaire radical » promis par la couverture . Et j’ai vraiment été transporté par ce texte inhabituel.
« Petite mort, petite amie » est une nouvelle de Yves Frémion, précédemment parue dans un recueil des défuntes éditions Kesselring. Une vraie perle érotique, poignante et poétique qui semble toujours d’actualité. Un grand merci à Yves Frémion.Les rubriques sont à la hauteur de ce sommaire francophone de qualité.
Il serait dommage de passer sous silence le portfolio consacré à l’illustrateur Graham Wilson, un poète du macabre, de l’absurde et de l’humour que nous présente Jacques Baudou. Un vrai régal.
Élodie Denis nous livre une chronique sous forme de portrait chinois du livre de Antoine Chainas, Empire des chimères. Que dire sinon que ça donne envie…
Enfin André-François Ruaud a la faveur de deux rubriques nous invite à élever notre regard et à voir au-delà des genres en littérature. Il sait être très convainquant.

Une vraie réussite que ce numéro UN. On croise les doigts pour la suite et on s’abonne… »