L’Ours !
« Les noms d’ours et de singe n’existent que depuis qu’on a fait la première édition de l’Encyclopédie, et c’est Richelet qui a donné le nom d’ours aux imprimeurs, parce qu’étant un jour dans l’imprimerie à examiner sur le banc de la presse les feuilles que l’on tirait, et s’étant approché de trop près de l’imprimeur qui tenait le barreau, ce dernier, en le tirant, attrape l’auteur qui était derrière lui et le renvoie, par une secousse violente et inattendue, à quelques pas de lui. De là, il a plu à l’auteur d’appeler les imprimeurs à la presse des ours, et aux imprimeurs à la presse d’appeler les compositeurs des singes.
Dictionnaire de l’argot des typographes, Eugène Boutmy, 1883
Bien d’autres variantes de l’origine de l’ours de presse mettent en scène les ours et les singes (les musculeux pressiers et les compositeurs adroits) de l’imprimerie. Qu’elles soient vraies ou non, les ouvriers typographes ont gagné la manche dans ce jeu de pouvoir, et l’ours est devenu l’encadré qui serre les gens de lettres pour recenser leur collaboration à un imprimé. Certains l’appellent colophon, un mot plus délicat, mais ils ne sont pas moins saltimbanques que le duo dessiné par un anonyme russe.
L’ours de Fiction, l’imaginaire radical s’honore déjà de treize collaborateurs : Michel Pagel, Vincent Mondiot, Christian Vilà, Willozz, André-François Ruaud, Jacques Baudou, Élodie Denis, Thomas Geha, Yves Frémion, Francis Saint-Martin. Jef Benech’, Mérédith Debaque, Christine Luce.
Seul le futur sait combien les rejoindront, une multitude espérons-nous ! Le trombinoscope approximatif les accueillera tous… n’hésitez pas à leur rendre visite.
